Titulaire d’une maîtrise en Esthétique de la Création de l’Université Paris VIII et d’une licence en Information et communication de l’Université Lyon II, Alexandre Roccoli s’est formé à la danse au Conservatoire régional de Lyon, puis auprès de Mathilde Monnier au CCN de Montpellier.
Membre actif du Théâtre du Soleil de 1999 à 2003, il interprète Tambours sur la digue d’Ariane Mnouchkine. Il s’installe ensuite à Berlin où il collabore avec les artistes Antonia Baehr, Aranxtia Martinez, Eszter Salamon, Tino Seghal, Maria Clara Villa Lobos, Tamer Yigit et Clemens Von Wedemeyer. Chorégraphe pour le club Berghain à Berlin avec l’opéra After Hours créé par Marcello Buscaino et Heidi Moddle, il entame par la suite une série de collaborations avec des figures de la musique électronique et électro-acoustique comme Ellen Alien, DJ Chloé, Pantha du prince, Jeff Mills, Benoist Este ou, plus récemment, Deena Abdelwahed et Daox.
Au croisement de plusieurs pratiques artistiques, Alexandre Roccoli écrit les scènes dansées du film Otto up with dead people de Bruce La Bruce (Berlinale et Sundance 2008) et collabore avec le milieu de la mode. Il est notamment enseignant invité à l’Institut français de la mode et à l’école d’art de La Cambre, également commissaire de plusieurs expositions conçues comme des chorégraphies, visant au décloisonnement des disciplines (Galerie des galeries Lafayette, la Haus der Kultur der Welt à Berlin).
C’est dans ce contexte que naît sa première pièce en tant que chorégraphe, Ersatz, créée à la Villa Gillet (Lyon, 2005). Sa pièce A short term effect présentée au Hebbel Am Uffer à Berlin et aux Subsistances à Lyon l’année suivante précède Unbecoming solo, créée dans le cadre d’une résidence à New York et présentée à « Crossing the lines », puis Last last dans le cadre de « Second Skin », en partenariat avec Les Subsistances et Tanzquartier à Vienne. En 2009, il répond à la commande du Centre Pompidou pour le « Nouveau festival » avec Drama per Musica créé avec Séverine Rième, par la suite présenté au festival « Anticodes » (Subsistances, Lyon).
Depuis 2010, Alexandre Roccoli développe une recherche plastique et chorégraphique sur des gestes artisanaux anciens, déjà perdus ou résistants à l’oubli. À travers les créations Empty picture (2013), Longing (2014), Weaver Raver (2015) et différents ateliers, le chorégraphe a ainsi réuni la matière d’une trame tant visuelle que sonore sur le monde tisserand. Entre l’Italie, le Maroc et la France, Alexandre Roccoli a ainsi recueilli les témoignages de ceux qui perpétuent cette mémoire ouvrière pour sensibiliser à la menace que constitue l’automatisation des pratiques dans les sociétés industrielles. Weaver-Quintet (coproduction des douze CDC) et Hadra ont composé les deux créations de la saison 2017-2018.
Les dernières créations travaillent toutes un dispositif où le performeur est visible de près. Le public est souvent autour, en prenant les principes du cercle de la Halka. Ces créations se font écho dans la série des pièces autour de mémoires oubliées altérées. Di Grazia (création 2019) est un solo écrit avec et pour Roberta Lida Di Stefano actrice, musicienne, chanteuse, qui transforme des états de grâce par une série de chants tous reliés à ce rapport aux blessures et à la condition Féminine de l’Italie du sud ; le film Mamma Schiavona s’inscrit dans cette série de chants qui invoque la grâce, ici en l’honneur de la Madonne des Femminielli.
Il est, depuis 2017, associé au festival de Naples et enseigne la danse et les pratiques performatives dans le cadre du Master de théâtre de l'Université Suor Orsola Benincasa de Naples.
La pièce Long Play (LP), qui sera créée avec les danseurs du CCN - Ballet de Marseille - (LA)HORDE dans le cadre du Festival actoral les 2 et 3 octobre 2021, est une commande du Centquatre - Paris. Alexandre Roccoli collabore pour cette pièce avec le musicien Adam Shaalan, le dramaturge Jean-Yves Leloup et la chorégraphe Véra Gorbatcheva. La pièce sera reprise au Centquatre à Paris les 18 et 19 mars 2022.
En 2021 et 2022, Alexandre Roccoli pilote également le projet Zig Zag, projet national dans dix Ehpads et avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon, l'Espace Malraux de Chambéry, la Mairie de Paris et le CCN2 de Grenoble. Il y invite dix artistes pour des rencontres intergénérationnelles. Ces ateliers donneront lieu à un documentaire pour la télévision retraçant ces expériences et collectes de gestes évanescents disparus et reprisés de la classe ouvrière, posant l'importance de l'art comme pansement.