Théophylle DCX

Les Anges bandent-ils ?

Les anges bandent-ils ? est une performance et un récit d’archives que Théophylle DCX traite depuis sa propre séropositivité. L’artiste tente de rendre visibles des récits dispersés.

À l’image de la charge virale dans le sang, il note que certaines survies et mémoires sont rendues « indétectables », la société ne laissant pas suffisamment de place à leur douleur ou à leur lutte. L’artiste s’interroge sur les mécanismes systémiques qui légitiment certains combats aux dépens d’autres qu’ils invisibilisent. Au travers de musiques dont les échos résonnent encore, et cet étrange sentiment de vivre un temps à la fois pré-apocalyptique et post-apocalyptique, il questionne : et si catastrophe il y a, alors qui survit ? Théophylle DCX réinvente les généalogies dans lesquelles il s’inscrit : en célébrant ses daddys, inconnus décédés du sida auxquels il rend hommage ; en s’imaginant que les luttes de la génération précédente ont fait des suivant·es des « fil·les de survivant·es ». L’artiste fait des paroles de la chanson techno de LaTour « People are still having sex » une ritournelle - les gens continuent de s’unir ; même si la catastrophe est là, sa performance devient un vecteur de transmission du désir, porteur d’espoir et de résilience.
 

Né en 1996, Théophylle DCX a grandi dans la campagne de Saint-Étienne ; diplômé de la Villa Arson en 2022, il vit et travaille aujourd’hui à Marseille. Sa pratique artistique mélange écriture poétique, performance et vidéo. Au travers de ces médiums, il explore et met en scène ses différentes coordonnées sociales et politiques de jeune pédé, de personne séropositive, d’artiste et de fêtard passionné par la musique, la danse et le clubbing. L’affectivité, l’amour et le désir jouent un rôle important dans les narrations qu’il déploie - dans ses vidéos blogging comme dans ses performances publiques. L’empuissancement par la célébration collective, le lien aux autres, la force des mots, les possibilités et les limites du corps sont autant de sujets qui traversent les dispositifs, toujours situés, qu’il présente au public. Souvent collaboratifs, ses projets incluent des proches, artistes, activistes, ou auteur·ices avec lesquel·les il se sent en communauté. Son travail traite le corps comme une archive et un geste politique incarné, sur lequel apparaissent les reflux de l’histoire, les enjeux des luttes sociales et le besoin d’émancipation des régimes normatifs contemporains. 

Production

En coréalisation avec KLAP Maison pour la danse
Soutien Fondation des Artistes, UCArts

Performance

KLAP Maison pour la danse


dim 29 sep 2024 — 19:00

Réserver

45 min l Performance I 2023 I France

6€, 3€, 3€

Retrouvez Théophylle DCX

jeu 10/10 I 19h30

ven 11/10 I 19h30

3 bis f, Aix-en-Provence