Samir Kennedy

Le son s’articule ici à la fois comme émission surgie du corps de l’artiste et comme élément envahissant qui le prend magiquement en possession. Évoluant au sol ou collé au mur, Kennedy fait émerger une chorégraphie de la douleur – mot qui, en anglais, donne le nom de la performance – à la fois déchirante et thérapeutique. Entre échanges silencieux avec le public et métamorphoses vestimentaires jouant avec les codes hétéronormatifs, l’artiste britannique-algérien sonde les nuances de la douleur jusqu’à ce qu’elle devienne le véhicule paradoxal d’une guérison collective tant attendue. Dans The Aching, saisissant voyage où tendresse et brutalité se joignent, Samir Kennedy parle, à travers ce cycle de chansons traditionnelles, de la capacité de l’être humain d’accueillir et de guérir la douleur physique ou affective.

Réunion 

La performance sera suivie par Réunion, une nouvelle œuvre vidéo de Samir Kennedy et Jame St Findlay qui explore la mort et la misère dans toutes leurs manifestations absurdes, horribles et banales. Réunis par une appréciation mutuelle de l’absurde, de l’abusé, du bastardisé et du beau, les deux artistes ont passé une semaine prisonniers des murs d’Agora, errant au gré de leurs instincts et guidés par ses fantômes. En résulte une rencontre entre des monstres morbides et des hommes misérables, entre plusieurs mondes et les fissures qui les séparent.

Samir Kennedy est un artiste britannique/algérien spécialisé dans la danse, la performance et le son, basé entre le Royaume-Uni et la France.

Il a découvert la performance lors d'un concert de chorale à l'école primaire, lorsqu'une voix est sortie de sa bouche qui ne semblait pas être la sienne. Il est rapidement passé à la comédie musicale, trouvant finalement la danse contemporaine où il a terminé ses études à

Laban en 2013.

Depuis lors, il a travaillé dans les domaines de la danse, de la performance et du son, réalisant des performances et créant des œuvres pour des espaces à la fois prestigieux et underground au Royaume-Uni et à l'international.

Il a collaboré de manière notable avec Yvonne Rainer, Simon Vincenzi, Alex Baczynski-Jenkins, Florence Peake, Colette Sadler, Lucy McCormick, Jame St Findlay, Charles Linehan, Joe Moran, Theo Clinkard et Pablo Bronstein, présentant ces œuvres dans des théâtres et des galeries.

Il a exposé son travail à Arts Admin (Royaume-Uni), Southbank Centre (Royaume-Uni), CCA Glasgow, The Place Theatre (Royaume-Uni), METAL (Royaume-Uni), Centre For Live Art Yorkshire (Royaume-Uni), Humber Street Gallery (Royaume-Uni), SPILL Festival (Royaume-

Uni), ]Performance S P A C E[ (Royaume-Uni), Quarterhouse Folkestone (Royaume-Uni), Queertopia Festivalen (SE), Sophiensaele (DE), Vidéodrome (FR), ICI-CCN Montpellier (FR), Théâtre de Vanves (FR) et théâtre Garonne (FR), entre autres.

En tant qu'artiste sonore, il collabore avec Florence Peake, Liam Warren, Sam Williams, Kidows Kim, Pol Pi, Leah Marojevic, Colette Sadler, Present Futures Festival, Theo Clinkard et Olive Hardy pour créer des partitions pour des performances en direct et des films.

Il crée des œuvres interdisciplinaires mêlant vidéo, son, chorégraphie et performance, centrées sur le corps en tant que lieu où exécuter des notions de classe, de race, d'altérité, de queer et d'abjection à travers l'utilisation de figures archétypales (telles que le diable, le

zombie, le clown) en tant que véhicules de la conscience collective conduisant à des lectures complexes.

Il utilise des marqueurs sociologiques esthétisés comme moyen de discuter des identités intersectionnelles tout en cherchant également à miner ces esthétiques, afin d'offrir de nouvelles réalités et possibilités pour que l'existentialisme queer prospère à travers la fictionalisation et la création d'environnements spéculatifs.