Léa Drouet & Adeline Rosenstein I Claire Dessimoz & Marina Skalova I Maguelone Vidal & Natasha Kanapé Fontaine
Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec actoral et la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) France, Belgique, Canada présentent l’Objet des mots.
Un cycle de rencontres inédites entre des auteur.es et des artistes initié par le festival actoral en partenariat avec la SACD, au Théâtre Joliette.
Issues de champs artistiques différents, leur collaboration donne lieu à une mise en espace ou à une performance.
Cette année, c’est autour d’une thématique que se situe ces rencontres artistiques : la violence. C’est en écho à ce thème que se réunissent des femmes auteures, des femmes artistes questionnant les différentes formes de violences contemporaines. Chacune des 4 soirées présente plusieurs Objet des mots, et se poursuit par un bord plateau animé par Camille Louis. Dans le cadre des ODM, sont invitées deux auteures lauréates de l’association Beaumarchais : Haïla Hessou et Alice Carré.
Adeline Rosenstein & Léa Drouet
Les Hostilités
LÉA : Salut Adeline, serais tu d’accord d’essayer d’écrire l’histoire d’une violence d’état qui s’abat sur un mouvement contestataire et dans le même temps le radicalise au sens où elle le traite de radical pour mieux le réprimer ? Une histoire qui raconterait cette double violence.
ADELINE : tu voudrais un mouvement contestataire qui se radicalise ou pas ? Plutôt « la militante pour le climat décroche le portrait du Président et est condamnée pour activités terroristes » ou plutôt « en Hongrie des Roms avaient formé une milice d’autodéfense contre les milices d’extrême-droite, et ont tous été tués ou arrêtés par la police pour appartenance à organisation terroriste » ? Moi, le second m’intéresse plus. Se faire traiter de terroriste quand on est victime de la terreur d’état et qu’on n’a plus d’autre choix que la lutte... Je ne sais pas si tu me suis.
LÉA : Oui moi aussi la seconde m’intéresse plus. Et je te suis tout à fait. C’est exactement à ça que je pensais quand je parlais de double violence.
proposition sonore Èlg
Marina Skalova & Claire Dessimoz
Exploration du flux
A partir de la notion de flux, si employée, si dévoyée dans le grand bavardage, Marina Skalova retrace l’emballement qui a conduit l’Europe à abandonner sa politique d’asile, et ce faisant à renoncer à elle-même, elle qui s’est construite sur l’idée du « plus jamais ça ». Flux migratoires, flux des échanges financiers, flux corporels et flux marins se trouvent tous pris dans le même mouvement – un flux qui nous déborde et dans lequel on pourrait bien un jour se noyer. Née à Moscou, l’écrivaine et traductrice Marina Skalova vit actuellement à Genève. En restituant ici une parole littéraire, la chorégraphe et danseuse Claire Dessimoz déplace son travail d’association/dissociation du
corps et de la parole (du bist was du holst 2016, Invitation 2018). Elle donne à voir et à entendre deux partitions d’apparence autonomes, qui par leurs rencontres et leurs éloignements font apparaître la possibilité d’un troisième et nouveau sens.
Concept et chorégraphie : Claire Dessimoz
Texte : Marina Skalova – extraits de Exploration du flux. Le Seuil, 2018.
Interprétation : Claire Dessimoz, Shirine Künzle
Lumière : Florian Leduc, Estelle Gautier
Natasha Kanapé Fontaine & Maguelone Vidal
Now#3
Musicienne, performeuse, compositrice et créatrice de spectacles vivants, Maguelone Vidal développe un champ artistique singulier. Elle explore les relations poétiques et sensorielles entre le corps et le son, et crée des dispositifs scéniques et sonores qui invitent le spectateur à une approche synesthésique de la musique. Natasha Kanapé Fontaine est poète, comédienne et militante pour les droits autochtones et environnementaux, elle est l’une des voix vitales du Québec. Innue originaire de Pessamit, elle place la question de l’identité comme un point de départ dans sa lutte contre le racisme. Elles se rencontrent dans la performance Now #3, qui fait résonner au présent une parole poétique, musicale et corporelle empreinte des luttes féministes et de la violence des rapports sociaux.