Liv Schulman

En quelques plans séquences alertes et déliés, les rues et les passant·es se croisent, partent et reviennent dans un chassé- croisé frénétique. Les corps et les mots se télescopent, alors que s’attrapent au vol les aphorismes écrits par l’artiste, inscrits sur des T-shirts disséminés dans la ville, comme des points de résistance. Circulation des corps, des idées, des flux. Un film choral où les porteurs de T-shirts opposent une phrase en acte aux discours constituant l’espace capitaliste. La puissance de la parole et ses fulgurances, en innervant la ville, s’offrent comme antidote à cet organisme dévorant.

Nicolas Feodoroff, FIDMarseille  

Née en 1985, Liv Schulman grandit à Buenos Aires. Fascinée par la télévision, l’arrivée du câble en 1990 et le crash financier de 2001 sont parmi les moments les plus marquants de sa vie. Elle est artiste visuelle et réalisatrice. Elle a exposé à la Villa Vassilieff à Paris, au CAC La Galerie à Noisy-le-Sec, au Centre Pompidou à Paris, au Crac Alsace, au festival Steirischer Herbst, à la fondation Ricard, au SMK à Copenhague, au Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, au musée Reina Sofia à Madrid, et au Bemis Center for Contemporary Arts au Nebraska. Elle a bénéficié de la bourse ADAGP, du mécénat de la Fondation des Artistes, du programme de résidences DAAD en Allemagne, et a reçu le prix Ricard en 2018. Le travail de Schulman prend la forme de fictions filmées, de séries TV, de lectures-performances et d’écriture romanesque. Les discours qui sont au cœur de son travail portent sur la place de la subjectivité dans l’espace politique et de la difficulté de lui accorder du crédit.