Alexander Vantournhout

Héros de l’Antiquité, figures de la mythologie nordique, soldats, super-héros de bandes dessinées, de films Marvel, sportifs : à travers les âges, l’imagerie masculine a toujours été marquée par sa proximité avec la force, la puissance, sinon l’agression, la violence et la guerre. Comment penser de nouvelles représentations, et les connoter autrement ? Dans VanThorhout, le circassien-danseur flamand Alexander Vantournhout joue de sa stature d’acrobate pour détourner quelques images d’Épinal accolées à l’homme et à sa force dans l’imaginaire collectif. Intitulé en clin d’œil à l’icône de comics américains, ce solo place le « circographe » autoproclamé dans une enceinte circulaire, proche du chapiteau des arts du cirque, où son déploiement d’agilité et ses prouesses musculaires se mettent au service d’une vulnérabilité à inventer. Dans une pratique plus répandue au cirque qu’en danse, il s’équipe d’objets-transferts dans ses démonstrations, pour le jeu d’adresse comme pour la métaphore : ramolli, un marteau est frappé d’inefficacité et se voit déchu de son statut d’outil ou d’arme ; un drapeau blanc bascule de symbole nationaliste à annonce d’une trêve. En alternant risque, virtuosité et dérision, la performance tente une rupture des rapports de force inscrits dans l’iconographie masculine, et du regard que l’on porte sur elle.