Le travail de la viande est constitué de sept textes, sept formes très différentes, appelées à explorer ce que peut être aujourd’hui une littérature de combat. Pour cette lecture
performée Robert Cantarella s’attèle à l’un d’entre eux : le dramuscule, « Oreste pesticide ».
« En lisant Liliane Giraudon, depuis le temps, j’entends une voix qui me parle, me dit les mots que je lis. Tout cela sans corps prévu, même le sien, ne va pas forcément avec. Sacrée histoire, la voix sans corps, ou la voix qui ne va pas avec. On connaît la déception d’une voix qui ne va pas avec. Je ne la voyais pas comme ça, dit-on (...).
Passer à la voix haute est toujours une déliaison, une opération de déliaison contre toutes les voix qui jusque là se sont tues, pour le bien du texte, pour le bien du lecteur. Alors pour la première traduction du texte écrit en texte dit, tout seul, au festival actoral, j’ai peur, donc j’ai envie ».
Née en 1946 Liliane Giraudon vit à Marseille. Son travail d’écriture, situé entre prose (la prose n’existe pas) et poème (un poème n’est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu’elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres, publiés pour l’essentiel aux éditions P.O.L dressent un spectre accidenté. A son travail de « revuiste » (Banana Split, Action Poétique, If…) s’ajoute une pratique de la lecture publique et de ce qu’elle appelle son « écriredessiner »: tracts, livres d’artiste, expositions (dessins), ateliers de traduction,...